Une femme dans une bulle.
Une femme dans l'eau.
Son refuge.
Elle se noie, croyant se dérober.
Mais le monde la rattrape, sans relâche.
Elle se raconte par bribes.
Des images s'impriment sur son corps.
Des images de l'extérieur qui fragilisent son corps.
Le texte est parlé, parfois enregistré, parfois chanté.
La vidéo, la musique et les sons l'accompagnent autant qu'ils la contraignent.
Historique et Note d'intention
Marine Biton Chrysostome a imaginé une première forme des Débordements de Roussalka O la Fuente Gloriosa Nueva en janvier 2008 à Toulouse, au cours d’un workshop avec Rodrigo Garcia. Pour El Silencio, la comédienne, munie de son accordéon, explore le rapport entre corps et image, intérieur et extérieur. Dans le silence, elle travaille sur le souffle qui se perd dans le chant. Déjà, la vidéo est présente, le corps de l’actrice en est le support. L’image influe sur le rythme de sa respiration. La problématique que Marine veut explorer est posée : comment le monde qui nous entoure contraint notre corps et nous conditionne, sans même que nous en ayons conscience.
Le projet est ensuite repris en novembre 2008 à la Villa Mais d'Ici à Aubervilliers sous la forme d’une performance intitulée De Espalda Frente al Silencio. Suite à cette expérience, le besoin des mots se fait sentir et Marine décide d’écrire pour ce corps. Il ne peut plus être que souffle et tremblement. Il a besoin de dire. C’est à ce moment-là que la collaboration commence. Chargée de la direction d’acteur et de la mise en scène, je suis très vite amenée à m’impliquer également dans l’écriture. À force de discussions, de recherches, de corrections, nous aboutissons à un texte délibérément fragmentaire.
Gardant le désir de se mettre en danger et d’explorer les possibilités que peut offrir une contrainte physique, Marine choisit de placer son personnage dans l’eau. L’eau sera son refuge, l’endroit d’où elle peut se raconter. Dans une demi-sphère de plexiglas, on peut observer son corps dénudé, saisir ses moindres soubresauts et continuer à s’en servir comme réceptacle de la vidéo. L’eau amène de la matière, mais aussi beaucoup de contraintes, ce qui est intéressant pour l’actrice. Le dispositif éloigne toute tentation naturaliste. Le mouvement est limité. Il se doit d’être précis. La volonté est de travailler le plus possible sur la découpe.
Début 2009, une équipe de création est alors formée pour aboutir et théâtraliser la performance. Qu’il s’agisse de la vidéo ou de la musique, chaque artiste part du texte et fait une proposition, proposition qui évoluera au cours des répétitions. Le texte, fragmenté, donne à entendre différents aspects du personnage. Dans cette même idée, les différents artistes doivent amener leur vision pour décupler les possibilités de lecture.
Le dispositif scénique se compose de la demi-sphère en plexiglas et de projections vidéo de grand ou petit format. Le son est présent en continue, parfois tellement faible qu’il en devient inaudible. S’alternent bruits, mélodies, ambiances qui contraignent ou accompagnent la voix de Roussalka. Jamais illustratives, vidéo et musique deviennent les partenaires de Marine. Le texte est dit par la comédienne, mais aussi diffusé sous forme de voix-off ou bien projeté sur un mur, tout comme les images s'impriment sur son corps ou au-dessus de lui.
Rêves, souvenirs, confessions, colères... Différents niveaux de lectures s'entremêlent pour donner à voir et à entendre ces Débordements, qui s’évanouissent dans un chant quand la parole ne peut plus libérer Roussalka.
Créé à Paris au printemps 2009, repris à l’Aquarium Tropical de Paris (Nuit des Musées), Roussalka est à nouveau développé au cours de l’été 2010 au Centre Artistique et culturel le PasSage à Saintes (résidence suivie de représentations).
Juliette Mézergues, metteur en scène.
Teaser du spectacle
Texte : Marine Biton Chrysostome et Juliette Mézergues
Interprétation : Marine Biton chrysostome
Mise en scène : Juliette Mézergues
Musique : Diego Farnié
Vidéos : Oriane Descout
Création Lumière : Jérôme Jousseaume
Prises de vues Iguazu : Daniel Fernandez Harper
Extrait "Mr Clean" vidéo : Olde English Comedy
Presse
Article - critique du Journal Les Trois Coups, Le Yono à Paris - 2009
Article Sud-Ouest , Le Pas Sage à Saintes - 2010
Article Le Littoral, Le Pas Sage à saintes - 2010
EXTRAITS
Ça vient. Je sens que ça vient. Sournoisement.
Ça monte. Ça monte. Ça grandit. Ça m’envahit.
Je ne peux pas l’empêcher. Ça vient et c’est là. C’est tout.
Plonger. Me plonger.
Dans une eau calme et limpide.
Ou dans le tumulte des vagues d'un océan agité.
Mais m’immerger.
M’immerger intégralement
Là tout de suite maintenant.
Que l’eau m’évacue.
Je m’astique, je me débarbouille,
Je frotte, je gratte, je récure,
Je brique et je rince
Pour retrouver
Ma clarté, ma netteté,
Ma pureté,
Ma fraîcheur, ma décence.
Mais rien n’y fait.
En dedans
Moi
Je me sens toujours sale.
A vivre l’eau, on peut finir par aller loin
Album - Roussalka - Cie Théâtre Bouche d'Or
Photos : Thomas Poussevin, Laurent Jahier et Nicolas Aristidou
Ce spectacle peut être joué en intérieur comme en extérieur (noir indispensable).
Public : adolescents (à partir de 13 ans) et adultes
Tarif et modalités : le tarif dépend de l’infrastructure dont vous disposez et des moyens techniques nécessaires à notre mise en place : pour plus de détails, merci de nous contacter.
Ecoutez le Chant de Roussalka
Roussalka au Magasin, le 10 décembre 2012 à 20h30 - Cie Théâtre Bouche d'Or
Une femme dans l'eau. Son refuge. Elle se raconte par bribes. Des images s'impriment sur son corps. La vidéo, la musique et les sons l'accompagnent autant qu'ils la contraignent. &Un appel au rêve&
Radio Pons : émission de radio consacrée aux Débordements de Roussalka lors de sa résidence au Pas Sage, à saintes en juillet 2010
Roussalka en résidence à Saintes (17), galerie du Pas Sage - Cie Théâtre Bouche d'Or
La compagnie, accueillie par Marie Tillard, a investi le jardin et la cours du Pas Sage lors d'une semaine de résidence pour parfaire son spectacle, les 15, 16 et 17 juillet 2010. Cette résidence...
Captation du spectacle au Magasin (Malakoff) en 2012